Il fut un temps où le jardin était catalogué soit à la française, soit à l’anglaise, en référence aux réalisations prestigieuses des deux puissances mondiales dominantes. Ce temps est révolu.Gilles Clément et quelques créateurs de jardins paysagers sont passés par là. Dans le cas de Gilles Clément, son « jardin planétaire », son « jardin en mouvement », son « éloge des vagabondes », son plaidoyer pour le « tiers paysage » et ses options pour une écologie humaniste ont contribué à casser les stéréotypes, les façons étriquées et répétitives de penser les jardins.
Quel bonheur et quel privilège de fréquenter une école (l'ENS de Lyon) où le campus n’est pas fait de l’inévitable pelouse pelée à ray grass, le chiendent à tout faire, degré zéro de la créativité et de la biodiversité floristique et visuelle, mais une sorte de méta-organisme vivant, changeant, vibrant, fleurissant au gré des jours et des saisons.
« Juste jardin », les deux termes sont rarement accolés. C’est pourtant le titre choisi par les auteurs du livre qui lui est consacré. Les multiples connotations de justesse, justice, injustice, ajustement, justification… sont des clés de lecture essentielles de ce jardin tout à la fois visible pour quelques passionnés et invisible pour ceux qui le traversent, au quotidien, sans le regarder.