Un peu partout dans le monde, à la campagne, à proximité et même dans les villes, se multiplient les activités de jardinage. Les raisons et les enjeux prospectifs en ont été débattus dans l’ouvrage Renouveau des jardins (Hermann, 2014). Le présent volume traite plus spécifiquement des nourritures jardinières en faisant l’hypothèse qu’elles contribuent à relever conjointement les actuels défis alimentaire et urbain. Dans quelle mesure peuvent-elles répondre aux besoins des plus vulnérables et au désir universel de bien manger tout en favorisant une vie saine, frugale, conviviale et savoureuse ? Dans quelle mesure interrogent-elles les pratiques professionnelles ? Telles sont quelques-unes des questions qu’aborde ce livre issu d’un colloque de Cerisy (2014).
Selon la prospective du présent, cet ouvrage croise les expertises de chercheurs aux savoirs pratiques d’acteurs et aux initiatives de collectifs paysagistes. En conclusion, se manifestent une ouverture et une exigence : l’ouverture est celle proposée par Corine Pelluchon qui substitue à un environnement conçu comme « ressources » un monde de « nourritures » où l’aliment, avec le lieu, sont des aspects majeurs ; l’exigence est plus que nécessaire pour « changer d’échelle », celle d’une « alliance inédite » entre des mondes qui se méconnaissent afin de concevoir de nouveaux modes d’alimentation et d’habitation urbains.